La vie de blogueur est un peu comme la vie d’un écrivain qui a toujours peur du syndrome de la page blanche. Il y a une ressource cependant qui pourrait te servir d’inspiration.
Personnellement, j’ai dans ma bibliothèque, mes blogs analogiques du temps où j’étais plus jeune. Une véritable source d’inspiration constitué de 10 cahiers de 200 pages écrits en tout petit. Voilà un extrait écrit le 4 février 1987. Cela se passait au Mont Kulal, au nord du Kenya, je suis allé sur internet voir s’il y avait des photos mais il n’y a rien, car pour aller au Mont Kulal, il faut être fou ou inconscient ou les deux. J’allais souvent la bas pour le boulot. Et s’était toujours une aventure car la route était étroite, d’un côté la ravin de l’autre la falaise et une seule place pour une voiture. Cependant dans tous ces voyages je n’ai jamais croisé de véhicule car très peu de gens empreintaient cette route de la peur. Il fallait déjà un gros 4X4, et une bonne réserve d’essence! Voià l’histoire.
Mt kulal.
J’ai cru qu’il allait neiger, ce matin très tôt, quand je suis parti du mont Kulal, des rafales de vent intenses secouaient les arbres, un crachin me piquait le visage. la tempête secouait les maisons en tôle, plein phare en plein jour, un brouillard épais, je desendais tout doucement les flancs de cette montagne, me frayant un chemin à travers les pierres volcaniques qui jonchaient la piste. L’eau ruisselait déjà abondamment, et la voiture glissait, se calait dans l’ornière, repartait poussée par les régimes des petites vitessses. La descente fût très lente, et toujours périlleuse, je preférait monter que descendre car je me trouvais côté ravin, et donc pas moyen de sauter en marche si la voiture dévissait. A tout moment un troupeau de chêvres venait se ruer autour de la voiture, des vaches et aussi des chameaux. Ses hordes venues de je ne sais où mais du brouillard accompagnées de leur berger Samburu semblaient venir d’un autre monde. Ses bergers avec leurs lances et leur couteaux essayaient de faire passer leur troupeau entre la voiture et le précipice et n’étaient jamais contents de croiser une voiture, si rare ! La peur des chameaux entrainait des cavalcades effroyables, il me fallait couper le moteur et attendre patiemment. Les troupeaux se succédaient, attirés par l’eau de la montagne et la verdure du micro climat. Il y avait de nombreuses sources d’eau pour abreuver des milliers de bêtes, mais il fallait parcourir des dizaines de kilomètres pour les atteindre. Plus je descendais, plus je sentais la douceur du temps monter, j’avais passé les nuages et le brouillard, j’étais dessous le couvercle gris, le vent se calmait et le désert aride allait prendre place devant moi. Je passais du froid de la montagne à l’ultra chaud du désert. Le vent se calmait complétement et le désert brulant se déployait devant moi, angoissant, calme. Je jonglais toujours parmi les pierres, la voiture ne dépassait pas les cinq kilométres à l’heure, je passais plusieurs gués de rivières asséchées, et la chaleur envahissait la voiture. Quarante kilomètres de descente et mille cinq cent mètres de dénivelé, j’avais atteint l’autre monde. Je suais déjà à grosses gouttes et je fonçais maintenant sur la piste pour aérer l’habitacle et je quittais définitivement la zone ombragée du mont Kulal, j’allais vers le sud, vers l’équateur rejoindre provisoirement la civilisation car il me fallait ensuite allait au lac Turkana juste en face du mont kulal à exactement 80 kilomètres à vol d’oiseau, mais pour m’y rendre il fallait que je contourne une grand partie du Kenya , et il y avait 600 kilomètres de piste en perspective, soit environ un jour et demi de route….
Je te joints une petit impression d’écran pour que tu ais une idée. Et normalement si tu as google earth, je t’ai mis le fichier kmz qui va te permettre d’admirer le paysage.