Au delà de la promotion d’un livre dont je suis chargé, je me suis posé une question sur l’utilité de l’internet pour écrire un livre en prenant justement l’élaboration de ce livre comme un cas pratique et voilà mes réflexions.
Je suis chargé de faire la promotion du livre que mon épouse, docteur en droit, vient d’écrire et dont le titre est » Le système interaméricain et les principes démocratiques : L’évolution de son engagement » en vente sur Amazon » Pour aller plus loin vous pouvez lire le développement sur son blog livre.maristela.org
Au delà de la promotion du livre (je doute que mon lectorat soit fanatique de droit international public!), je me suis posé une question sur l’utilité de l’internet pour écrire un livre en prenant justement l’élaboration de ce livre comme un cas pratique et voilà mes réflexions.
1) L’accès à l’information sur internet a facilité grandement la recherche
A titre d’exemple, l’accès aux comptes rendus de réunion en ligne à l’occasion d’un meeting réalisé à Washington au sein de l’Organisation des Etats Américains a permis une mise à jour quasi instantanée des informations. On peut aujourd’hui suivre quasiment en directe l’adoption d’une résolution de l’ONU!
2) les catalogues en ligne des bibliothèques ont fait gagner du temps
Avant d’avoir 100% des livres disponibles de façon numérique, les bibliothèques ont fait un premier travail de référencement de leur livre sur support informatique et pour la plupart disponible sur internet. Cela aide le chercheur à faire une première recherche sur internet avant de se rendre sur place. Cela a permis aussi de trouver des sources à distance qu’on n’ aurait pas forcément trouvées s’il avait fallu se rendre sur place à chaque bibliothèque.
Cela dit, comme la recherche a commencée en 1998, les trois premières années ont fait l’objet de déplacements physiques pour trouver du matériel intéressant.
3) Croiser l’information et vérifier ses sources, l’internet brouille le paysage.
Un des problèmes liés à l’internet est la vérification des sources. Si on peut faire confiance aux organismes officiels (presque) surtout pour des documents signés par plusieurs Etats membres d’une organisation, le travail de recherche nécessite une grande connaissance du sujet (bien sûr) pour justement prendre du recul et juger de la véracité des informations fournies sur internet.
4) Wikipedia n’a pas été cité dans le livre
En fait c’est l’inverse qui va se passer, l’auteur va mettre à jour et créer quelques rubriques qui manquent sur Wikipedia et va bien sur citer son livre. Encore une fois pour avoir une information générale Wikipedia est indispensable, mais quand il s’agit de creuser, c’est plus dur! D’ailleurs l’étape prochaine serait justement d’ajouter à wikipédia quelques informations issues de ce livre. (pas tout quand même)
5) Il n’y pas que l’internet (on le savait déjà)
Faire un livre en se contentant de surfer sur internet n’apporterait pas beaucoup de plus-value. Ce travail a nécessité plusieurs voyages aux USA, au Brésil et en Suisse justement pour accéder à des sources non diffusées sur internet, faire des interviews et bien sûr absorber une quantité incroyable d’autres livres et de revues spécialisées qui ont trait au même sujet.
6) L’internet pousse la recherche vers le haut
Ne serait-ce que 20 ans auparavant, ce livre n’aurait pas été aussi riche et ce grâce à internet. Aujourd’hui l’internet pousse vers le haut! Sans internet les mises à jour et les corrections aurait été plus compliquée. Ceci en référence au premier point
7) Un livre doit être accompagné d’un blog
Écrire un livre, c’est un peu faire une photo d’une scène qui bouge en permanence. A peine mis sous presse, le livre est obsolète. Il semble aujourd’hui qu’un livre qui n’est pas accompagné d’un site internet pour justement y mettre des addenda, les errata et les mises à jour n’est pas un livre. Un blog sur le livre permet justement de corriger le tir et de préparer éventuellement la deuxième édition du livre.
8) Aucune des techniques de veille que j’explique dans ce blog n’a été mise en place
On se rend compte qu‘internet est limité quand le sujet est extrêmement pointu. On y trouve que très peu d’informations, les experts se rencontrent et s’échangent des mail mais n’ont pas forcément le réflexe ou la volonté de diffuser l’information à tout va!
9) Les réseaux sociaux sur internet n’auraient servis à rien
Aujourd’hui les réseaux sociaux sont encore peu matures, mais même s’ils étaient matures, je pense qu’aucun des experts et spécialistes rencontrés au cours de l’élaboration du livre n’irait écrire sur facebook sur un sujet extrêmement pointu comme celui dont traite le livre.
10)Twitter c’est quoi?
Même si twitter avait existé dès le début de l’élaboration du livre, il n’aurait pas servi. Twitter génère de la soupe inconsistante pour la recherche pointue.
11) Les réseaux hors internet sont les meilleurs
Seriez-vous capable avec votre réseau facebook de décrocher un interview avec un ministre, un ambassadeur ou un juge à la Cour de La Haye? Le vrai réseau aujourd’hui c’est un petit groupe de personnes qui vous donnera un grand coup de main immédiatement pour vous faire rencontrer la bonne personne. Et ce n’est pas sur facebook qu’on trouve ces personnes, d’ailleurs la majorité ne savent pas encore ce qu’est facebook. Ce sera pour demain peut-être.
12) Le contact physique est encore roi et le sera longtemps
Peut-être que dans le futur, le contact physique sera moins important, mais encore aujourd’hui, c’est plutôt lors d’une conférence, d’une réunion, voire au restaurant ou encore lors d’ un repas avec des personnes influentes qu’on fera les meilleures rencontres.
13) Aucun blog n’a été cite en référence dans le livre
Si aujourd’hui il existe de nombreux blogs extrêmement documentés, le livre est sorti sans aucune référence à ces blogs. Cela dit dans le futur, je pense que certains blogs feront référence et seront de plus en plus cité dans des ouvrages de recherche, nous n’en sommes qu’au début.
14) Un geek à coté de soi c’est toujours bien
Aujourd’hui encore, faire des recherches quelque soit le domaine nécessite une connaissance des outils informatiques et de l’internet. Exemple : les sauvegardes! Ce travail a nécessité 5 années de recherche, et 3 laptops, il n’aurait pas fallu perdre les données. Avoir un geek a ses côtés a permis au moins de ne pas perdre trop de temps avec la logistique. Il n’y avait pas si longtemps, le seul moyen de stocker des données était sur des disquettes!
15) l’internet a facilité la logistique
Habitant au Brésil, publier un livre a distance est quelque peu compliqué, mais les conversations skype avec l’éditeur et les envois des corrections se sont fait sur internet. Nous avons cependant été surpris du peu de pratique de l’internet qu’avait l’éditeur. Il a exigé à un moment d’envoyer une copie papier recto sur papier 90g/m2 des 650 pages du livre! Tout le monde n’est pas encore conscient du formidable outil qu’est l’internet.