S’il y a bien une chose qui me ferait regretter d’être parti au Brésil, c’est l’éducation. On regrette vraiment l’enseignement à la Française. Ici l’école publique est tellement pauvre qu’il n’est pas question d’y mettre ses enfants. Je n’ai pas osé tester le niveau dans le public et mis mes filles dans une école privée.
Dans l’école privée, les élèves ne sont pas avant tout les enfants des parents mais les enfants des clients et éventuellement des éléves. D’un côté, le traitement est ultra-personnalisé, et chaque élève a un traitement de faveur, en fonction des desiderata des clients (pardon des parents). L’école où nous avons mis nos enfants possède une ligne directrice qui est suivie à l’aide de cahier d’exercices et ceci dans plusieurs matières, (portugais, anglais, math…), en parcourant ces cahiers on est rassuré par le niveau de l’éducation proposé. Parfois je trouve que les exercices sont un peu difficiles, mais il faut mieux que ce soit ainsi que le contraire. Les nombres d’élèves par classe ferait rêver tout instituteur Français car cela ne dépasse pas plus que 14 élèves. Le problème vient plutôt du côté culturel, ici l’enfant est roi, alors la ligne du parti est de ne pas frustrer l’enfant et de le féliciter à tout moment même quand il fait l’addition la plus simple du monde du style 1+1=2. On a droit a des commentaires du style « tu es très douce », « excellent princesse », « félicitations petit bonbon ». De plus il faut que les résultats paraissent excellent aux yeux des clients (pardon des parents) alors les bulletins de notes sont excellents, et si on approfondit pas le sujet on a l’impression que nos enfants sont des petits génies et des futurs prix Nobel. Alors c’est un peu la panique quand on teste le niveau de nos petites et notre mission en tant que parents c’est de compenser.
Globalement au Brésil, c’est la façade qui compte et il est difficile d’aller au fond des choses car le Brésilien va fuir le problème. (généralisation?).
Nous sommes les parents les plus infectes vis à vis de l’école, on en rate pas une, on se plaint systématiquement et nous sommes très souvent dans le bureau de la directrice pour expliquer notre vison des choses. J’attends le jour où elle va me dire de retourner dans mon pays, mais je pense qu’en tant que client cela n’arrivera pas. Confronter un problème semble très difficile ici au Brésil, la fuite est plus simple et quand on coince un problème, c’est la panique. En fait c’est un peu la culture Barbie o Polly, le tout dans une ambiance relativement mal organisée. Cela dit les professeurs font ce qu’il peuvent, mais même dans le privé, le niveau pour moi n’est pas au rendez-vous. Côté client, nous sommes considérés comme des grosses vaches à lait. Tout est payant, l’agenda au couleur de l’école nous a coûté dix Euros, il faut acheter des uniformes à un prix défiant toute non concurrence et les coûts à côté des mensualités sont élevés. Tout est payant ; c’est normal, l’état ne subventionne absolument les institutions privées.
En conclusion, c’est peut-être l’éducation qui nous fera quitter le paradis Brésilien