IL était une fois… L’E.N.P. d’ARMENTIERES Racontée par un ancien élève des” années 50’ Pierre DU VAL

1950, l’école ENP d’Armentière. Il est bon, de regarder un peu derrière soit pour se projeter vers le futur. Ma génération a échappé aux régimes presque carcéraux de ce type d’éducation. Nous avons vécu le post 1968 et la période Dolto.

De nos jours, je pense que cela n’existe plus, ou du moins n’existe pas en France ou encore moins au Brésil. On est peut être passé d’un extrême à l’autre. De nos jours la pression n’est plus au même endroit, mais elle existe toujours. La vertue d’un guide stricte comme celui de l’école ENP, est qu’on connaissait le mode d’emploi et qu’au bout du compte il y avait un emploi. Aujourd’hui que nenni, il n’y a plus de mode d’emploi et il n’y a pas forcément d’emploi à la fin des études. Donc autre forme de stress.

L’histoire qui suit est du vécu, vous excuserez les fautes de frappes, car j’ai numérisé ce document avec un OCR qui date de 1998 et je n’ai pas envie de corriger à la main. Sur la photo on voit mon père Claude à droite du plus grand à lunette.

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L’Ecole Nationale Professionnelle d’ARMENTIERES, aujourd’hui Lycée EIFFEL, était connue pour la qualité de ses formations et la rigueur exceptionnelle de sa discipline.. Notre vie à l’ EN.P. est difficilement descriptible. J’ai connu un certain nombre de situations difficiles, mais je n’ai pas ressenti quelque chose de comparable à ce que j’ai connu durant ces quatre années de pensionnat à L’E.N.P. dArmentiéres.. précisément, sans doute, parce quelle m’y avait prépare..

Le ton était donné avant même l’accès À l’école :11 fallait tout d’abord satisfaire aux critères de classement d’un concours d’entrée qui effectuait une première et sévère sélection parmi les très nombreux postulants Ce premier obstacle franchi, la constitution d’un ‘trousseau’ qui avait tout du ‘paquetage’ militaire, uniforme compris, taisait l’indispensable seconde étape elle donnait un aperçu de la rigueur qui allait présider à la suite des évènements, lesquels devaient, dans le meilleur cas, durer quatre ans d’une formation/éducation très particulière. Le “technique”, dont il était d’usage de dire que c’était la voie des jeunes qui ne pouvaient rien faire d’autre’, allait retrouver dans ce contexte ses lettres de noblesse.. –

La prise en main” à I’E.N.P. était très rapide elle s’effectuait dès les premières heures selon un programme parfaitement établi. Dés le Lendemain de notre arrivée le rythme de vie s’imposait. Un “bizutages’ assez rude participait à la soumission au système.

Une sirène cadençait notre vie elle nous donnait le signai du lever qui devait être exécuté sans délai sous la surveillance d’un “pion activant sérieusement notre départ vers les lavabos collectifs. Après une rapide toilette en ordre et en silence”, une expression qui reviendra constamment dans nos mouvements, nous devions nous babiller, ouvrir nos lits pour les aérer, nous rendre toujours en silence à la “cordonnerie” où, sur nos chaussons, nous chaussions nos sabots noirs soigneusement cirés. Sur un nouvel appel de la sirène, nous nous rendions au réfectoire … en rang et en silence” seulement troublé par te bruit de nos sabots sur les dalles des trottoirs il nous fallait aller nous placer derrière les bancs, à notre table de huit élèves, et nous y tenir en attendant un coup de sifflet qui nous autorisait à nous asseoir quand tous les élèves de [‘école étaient ainsi rassemblés et que le silence s’était parfaitement établi. L’attente durait ainsi .. e temps nécessaire. Le déjeuner pouvait alors commencer sous la surveillance étroite de ~pions~s qui veillaient à ce que nos comportements soient en accord partait avec la discipline exigée dans ce lieu Pas de cri, pas de déplacements, pas de geste inopportun. Chaque table était surveillée par l’un des élèves désigné comme chef de table”, lequel était responsable du bon déroulement des choses. Un nouveau coup de sifflet dictait la fin du repas des centaines d’élèves étaient invités à quitter leurs places rang par rang pour rejoindre leurs classes1 toujours sous surveillance, et toujours en rang et en silence, ou pour le moins sans cris. Après une courte étude qui nous permettait une dernière révision des leçons du jour, un nouveau coup de sirène nous commandait d’aller refaire nos Lits ‘au carré (tout lit mal fait était ouvert et devait être refait), et changer nos sabots pour des souliers consciencieusement cirés sous peine de sanction. Une coude récréation précédait la rentrée en cours… au son de la sirène. Cours et récréations se succédaient ainsi toute la journée selon des programmes bien établis toujours cadencés par la fameuse sirène. Les déjeuners et dîners se déroulaient selon les rites des petits déjeuners et, enfin, la sirène sonnait le coucher qui devait, lui aussi, se réaliser en ordre et en silence déshabillage, rangement des vêtements dans l’armoire individuelle prévue à cet effet, on enfile le pyjama on se brosse les dents, une courte toilette, et nous voilà au Lit… en silence

Le moindre manquement à la discipline valait une sanction plus ou moins sévère les sanctions se cumulaient au fil de la semaine et [e bilan hebdomadaire des notes de discipline déterminait la qualité du week- end. A l’entrée de a semaine chaque élève bénéficiait d’un crédit de note de 20 points cette valeur était réduite à chaque manquement à la discipline constaté; à la fin de la semaine toute note résiduelle inférieure à 10 valait privation de sortie le dimanche, or un mauvais coup d’oeil À un surveillant pouvait valoir une sanction qui se concrétisai par une réduction sensible du crédit de points…

La formation professionnelle se répartissait entre cours en classe et périodes de travaux pratiques en atelier. En première année, les élèves passaient quelque temps successivement dans tous les ateliers afin d’apprécier les spécialités enseignées par l’établissement. Ils exprimaient ensuite leur choix qui n’était respecté que dans ta mesure des disponibilités offertes dans les sections et en fonction de leurs résultats scolaires.

La pratique des sports et les séances d’éducation physique permettaient de ‘faire tomber la pression”…

La semaine achevée I organisation du repos dominical se faisait donc en fonction des notes obtenues, en discipline notamment. Selon e cas, l’élève pouvait aller, sous surveillance et en uniforme soigne, en groupe au cinéma ou, en cas de sanction, en ‘promenade’1 laquelle consistait en une marche forcée de deux bonnes heures en rang et pour partie en silence, les conversations n’étant autorisées qu’en dehors de la ville. Certains élèves qui avaient la chance d’avoir un ‘correspondant agréé” en ville avaient la possibilité, hors sanction, d’une sortie portant sur ensemble de la journée du dimanche. Périodiquement, en général tous les mois, petites vacances incluses, tous les élèves pouvaient partir en ‘grande sortie”, c’est-à-dire rentrer chez eux, sous réserve que leurs résultats le leur permettaient, tant en discipline qu en matière scolaire. Toutes les sorties faisaient l’objet d’un sévère contrôle de la présentation ; la moindre anomalie vestimentaire pouvait conduire à la privation de l’évasion tant attendue. Il m’est arrivé de n’avoir aucune sortie autorisée durant un trimestre et de reprendre.

une nouvelle année scolaire avec un passif de mauvaises notes de discipline de l’année précédente,correspondant à un certain nombre de privations de sorties. Cette discipline ‘de fer” ne nous dissuadait pas de‘coups pendables” c’est ainsi que dans le train qui nous amenait À Hazebrouck, une gare de triage où nous nous répartissions sur plusieurs directions, il nous arrivait de chanter en choeur des chansons “de corps degarde” au grand “dam” des vieilles paysannes et bourgeoises qui voyageaient en notre compagnie. Un jour, à la descente de ce train afin de prendre celui qui devait nous amener chez nous, nous eûmes la surprise de voir sur le quai notre directeur accompagné de notre surveillant général qui nous dirigèrent vers des autocars.. – lesquels nous ramenèrent à l’école que nous venions de quitter, sanctions à l’appui. Nous n’avons jamais compris comment ils avaient su que ce jour là nous avions vocalisé”.. Les “portables” n’existaient pourtant pas encore

Des élèves avaient accès, le week-end et parfois en semaine en heures libres, à des activités extrascolaires telles qu’entraînement à des sports de compétition, cours d’escrime, cours de musique, chorale, modélisme. etc. La fête de fin d’année scolaire connaissait un grand succès sa préparation constituait une‘échappatoire” aux régies du système Répétitions de la chorale, de t’orchestre maison’, de petites pièces de théâtre, La réalisation des décors étaient autant de motifs d’exceptions et d’évasion des salies d’études dans une heureuse perspective de fin d’année scolaire et de fin de scolarité pour les plus anciens. A cette occasion le directeur organisait une journée ‘portes ouvertes” durant laquelle les parents pouvaient visiter les ateliers en activité. Le ‘Père Cent” de la promotion sortante donnait lieu à d’autres festivités et manifestations internes durant lesquelles les ‘bizuts étaient un peu rudement sollicités. Ces exceptionnelles occasions de casser le rythme” nous offraient un repas amélioré par rapport à une alimentation habituelle déjà de très bon niveau diététique Notre directeur entretenait d’excellentes relations avec les industriels de la région, nos futurs employeurs, qui ne manquaient pas de présenter leurs offres d’emploi quelque temps avant la sortie des promotions. Les visites d’usine étaient fréquentes et nous permettaient un bon aperçu de la réalité du terrain.Bien entendu les libertés accordées dans ces situations dexceptions étaient parfaitement définies et surveillées.

I n’était pas question d’introduire à l’école de compléments alimentaires, hormis quelques biscuits évidemment les boissons alcoolisées étaient interdites et les cigarettes n’étaient autorisées qu’en dernière année.

Le succès au concours d’entrée n’était en rien une assurance de terminer le cycle de formation de quatreans et encore moins d’obtenir le diplôme d’élève breveté des E.N.P. Chaque mois les parents étaient informésdes notes obtenues par l’élève ils recevaient, trimestriellement, un bulletin récapitulatif de ces notes obtenuesen cours et aux contrôles commentées par chaque professeur. Au besoin les parents étaient convoqués par le directeur par ailleurs très ouvert à des rencontres spontanées avec eux. Chaque année était sélective en termes de résultats Si la moyenne des notes obtenues dans les différentes matières était suffisante c’est-A-dire supérieure à 12/20, l’accès à la classe supérieure était accordé si la dite moyenne approchait la valeur critique sans pour autant l’atteindre, l’élève avait, selon le cas, la possibilité de redoubler si écart entre La moyenne obtenue et es 12/20 était trop important, l’élève était considéré comme inapte À poursuivre ses études dans l’établissement qu’il quittait définitivement. S’ajoutait â cette sélection celle de la discipline la sanction d’exclusion pour faute dite grave n était pas exceptionnelle. Finalement, si on ajoutait à ces éliminations les départs volontaires pour des faisons personnelles diverses, pour près de cent vingt entrées en première année,une cinquantaine d’élèves atteignaient la fin du cycle normal et une partie d’entre eux seulement était brevetée.

Le diplôme, ou brevet, s’obtenait à la moyenne des notes des deux dernières années ou, plusprécisément des 6 derniers trimestres 2 ces notes étaient pondérées en fonction de l’importance des matières enseignées et de la progression dans [e temps, le dernier trimestre “pesant E’ beaucoup plus que le premier. Si la moyenne fatidique des 12/20 n’était pas atteinte, la possibilité était offerte d’un examen de rattrapage portant sur les matières où les résultats obtenus étaient les plus faibles enfin la possibilité de redoubler la dernière année était généralement accordée sauf “passif’ important dans le domaine de la discipline. En cours de cycle deformation les élèves devaient effectuer des stages en entreprise durant les vacances d’été. Je choisis de tairemes stages à la S.N.C.F chez les “roulants”, (ce qui me valut un brevet de chauffeur de locomotive ‘aucharbon”), et en atelier de réparation des machines. Ces stages, indépendamment de leur intérêt en formation présentaient l’avantage détre remunérés et de m’offrir, à leur issue, un billet de train valant pour toute destination aller et retour en France. Cette formule me permettait de financer mes vacances aux Auberges de le Jeunesse et de me rendre gratuitement dans la région que je voulais parcourir.

Le retour en arrière sur cette séquence de vie m’amène à penser qu’elle est parfaitement inimaginableoans le contexte actuel pour de multiples raisons. Pourtant, des décennies plus tard, nous sommes quasimenttous restés reconnaissants à nos parents, à nos professeurs et à notre directeur d’école de nous avoir ainsi préparés à nos vies d’adultes. Les anciens élèves de LE.N.P. d’ARMENTIERES avaient, compte tenu de leur formation/éducation particulière, une excellente “cote” sur te marché du travali. A La fin de leur scolarité, ils avaient l’embarras du choix dans un catalogue d’offres d’emploi particulièrement fourni. Outre leurs accès possibles à des écoles d’ingénieurs, (des sections spéciales préparaient les candidats à leur concours d’entrée),les anciens élèves de cette E.N.P. développaient rapidement des carrières d’agents de maîtrise puis de cadres,voire de cadres supérieurs, dans le tissu industriel local et national. Quelques uns créèrent leur propre entreprise.


L’achat à crédit au Brésil = même symptomes

S’il y a bien une chose qui marche au Brésil c’est l’achat à crédit. Le Brésilien commence à découvrir les joies du crédit depuis quelques années car aujourd’hui les taux d’intérêt sont en baisse permanente. Je me souviens qu’il y a encore dix ans on pouvait faire un crédit sur quatre mois où pour un produit qui valait 100, on payait en 4 fois 50. Aujourd’hui on est plus dans cette démesure, mais aujourd’hui les taux restent ultra élevés. Par exemple, pour payer entre 7 et 10 mois, le taux d’intérêt est de 1,08% au mois, soit 13,76% à l’année et pour des prestations de 11 à 24 fois le taux d’intérêt est de 3,21% par mois soit plus de 46% à l’année. Cette exemple je l’ai pris sur le site internet de Casasbaias, un magasin de type Darty dont le propriétaire s’est enrichi grâce aux taux d’intérêt plutôt qu’à la marge sur les produits, CasasBahia est devenu pratiquement une banque. Mais on voit maintenant des enseignes qui font le 10 fois sans frais et qui ne pratiquent aucun discount si on paye cash, mais la plupart du temps en payant comptant (content) on arrive à avoir 10% de discount.
Savoir multiplier
Ici au Brésil les achats semblent tous être fait à crédit et sur la pub on voit des ordinateurs à 60 reals mensuel, (25 €) mais on a du mal à savoir pendant combien de temps car le nombre de mensualités est écrit en très petit, on peut donc acheter une table en plastique pour 27,95 x 2 ou une tente pour 22,64X3 ou encore une chaise longue pour 21,10×9, mais impossible de connaître le prix réel sans un petit calcul mental. Bien sur les trois fois sans frais existent, même pour acheter un caddy de nourriture.
Ainsi avec tous ces jolis achat à crédit, une personne gagnant 120 Euros par mois peut s’acheter le dernier Nokia avec appareil photo, video et mp3. Elle est pas belle la vie! Elle s’achete également un petit scooter en 60 mois pour aller à la plage.
Le Brésil s’est donc mis à consommer de façon spectaculaire, il ne s’est jamais autant acheté de voiture au Brésil que l’année 2007 grâce à des crédits sur 99 mois où le pauvre peut s’acheter une petite Volkswagen GOL (pas GOLF), qu’il ne va pas assurer faute d’argent et surtout faute d’esprit de prévoyance, qu’il va peut être exploser au premier virage et qu’il va continuer à payer, cela dit si la voiture est cassée, tant mieux, car il n’aura plus à payer l’essence, l’entretien et surtout l’IPVA (Imposto sobre a Propriedade de Veículos Automotores) un impôt de plus qu’on paye tous les ans et qui est relativement élévé 2% du prix du véhicule. Cet impôt a comme objectif de financer la maintenance des routes au Brésil, impôt très juste car au moins se sont les possesseurs de véhicules qui payent les routes et pas les autres.

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